Hier soir, la Philharmonie de Paris proposait un concert qui faisait recette puisque toutes les
places avaient été vendues: un concert d'Europe orientale et du Moyen-Orient, par l'Orchestre
national d'Ile-de-France, sous la direction de Julien Leroy, et par Marcel et Rami Khalifé.
J'avais un billet acheté d'occasion, tout en haut du 2è balcon de face. Belle vue !
La première partie du programme proposait deux mouvements des Ruines d'Athènes (1811),
Ouverture et Marche turque, de Ludwig van Beethoven, et les Danses de Galanta (1933), de
Zoltan Kodaly. Entre les deux, il y eut une création (2016) de Matthieu Lemennicier, jeune compositeur
de musique contemporaine, et lauréat du concours Ile de créations, intitulée "De la ligne à la peau".
L'oeuvre comportait 5 courts mouvements de 2 minutes, format imposé. Le prix gagné
comprenait un brevet, un chèque, des fleurs, et... trois représentations de l'oeuvre par un orchestre.
Nous avons entendu la troisième représentation, par l'Orchestre National d'Ile-de France, qui fut
dirigé par Julien Leroy, le jeune compositeur n'étant pas remonté sur scène après l'oeuvre, je n'ai pas de photo.
Ci-dessus l'Orchestre national d'Ile-de-France pour la première partie du concert, et ci-dessous,
Julien Leroy, très applaudi pour sa brillante direction de l'orchestre. Beethoven et Kodaly furent dirigés
avec élégance, d'une direction ferme, précise, et dansante. Très belle interprétation de L'ONIdF.
La seconde partie était faite de musique orientale, avec Marcel Khalifé à l'oud et au chant, et
Rami Khalifé, son fils, au piano, accompagnés par l'orchestre dans des compositions du père
ou du fils. Nous étions passés pendant l'entracte de l'orient de l'Europe au Liban...
Ci-dessous Marcel et Rami Khalifé, Julien Leroy, et l'avant des cordes. L'oud (instrument à cordes
oriental ci-dessus) était sonorisé par un micro relié à des hauts parleurs, pour qu'on l'entende malgré l'orchestre !
Le programme comportait deux chants de Marcel Khalifé avec orchestre, accompagnés à l'oud,
puis le Requiem pour Beyrouth de Rami Khalifé, pour piano et orchestre, spectaculaire, puis
à nouveau un chant avec oud de Marcel Khalifé. Les chants étaient, pour moi qui ai une oreille occidentale,
dépaysants, évoquant de lointaines vacances... les paroles étaient universelles, des paroles du peuple.
Le Requiem pour Beyrouth évoque la tragédie de la guerre civile qui a déchiré le pays pendant quinze
ans, et conduit la famille Khalifé à en partir dans les années 80. Il s'agit d'une oeuvre sombre, poignante.
Gag: ci-dessous, voici comment transformer votre banal piano à queue en piano oriental, grâce à une partition
que vous donnerez à mâcher à ses petits marteaux, ce qui le fera régurgiter des sons intéressants !
Je ne sais pas exactement quand le concert prit fin... Après le programme prévu, il y eut des chants
supplémentaires, sans, puis avec la foule, sous les acclamations (il y avait une forte présence d'auditeurs de langue
arabe qui manifestaient leur joie, les autres aussi d'ailleurs!), je suis partie vers 23h pour ne pas rentrer chez moi trop tard...
Ce fut une soirée très agréable, différente, avec une très bonne ambiance, j'étais enchantée !
Sylvie, blogmestre
Ce concert a été enregistré par Arte, on peut le voir et l'entendre en ligne sur le site "live"
de la Philharmonie, ici. France Musique l'a aussi enregistré pour le diffuser.