Hier soir sur la prairie du Parc de la Villette, le cinéma en plein air donnait sa dernière séance. Du fait
de contraintes physiques et d'activités urgentes, je n'avais pu sortir de la journée, et décidai d'aller profiter de cette
ultime projection, le temps s'y prêtait. Je partis d'Arcueil-gare à 20h45*, et arrivai Porte de Pantin à 21h24**
Beaucoup avaient dû raisonner comme moi, car la pelouse était très fréquentée. Je louai un transat,
et allai m'installer dans un coin encore disponible. Le film du soir était Peau d'äne de Jacques Demy.
Daté de 1970, ce film proposait une version poétique du conte de Charles Perrault de 1694.
La projection a commencé vers 22h, des spectateurs continuaient d'arriver!
Voici l'affiche du film, comportant Catherine Deneuve dans le rôle principal, Jacques Perrin en prince
amoureux, Jean Marais en père de Peau d'âne, Delphine Seyrig en fée marraine, Micheline Presle
en mère du prince, et plus bas, la bande annonce du film. C'est un film musical.
On est dans la veine des Demoiselles de Rochefort, projetées à la Villette l'an dernier, mais avec
une histoire fantastique, située dans un passé inventé de rois et de princes. La musique est toujours de
Michel Legrand, on y retrouve Deneuve et Perrin (doublés pour les chants, mais c'est extrêmement bien fait).
Tout ce que vous voulez savoir sur Peau d'âne par Demy, et même davantage, se trouve sur Wikipédia, dans un article
rédigé par des fans absolus (c'est à voir!) On y apprend que les deux châteaux royaux sont celui du Plessis-Bourré,
pour le roi bleu (Jean Marais) et de Chambord (j'avais reconnu!) pour le roi rouge (père de Jacques Perrin).
L'article sur Wikipédia affirme que ce film est culte. Je l'aurais affirmé aussi pour les Parapluies de Cherbourg et
les Demoiselles de Rochefort... je l'ignorais pour Peau d'äne, mais je comprends mieux pourquoi tant de spectateurs
fredonnaient les chansons pendant le film. Leurs parents avaient le disque et ils l'avaient abondamment entendu!
En 1970, j'aurais trouvé ce film bien kitsch... aujourd'hui, après les succès de l'heroic fantasy, les
Harry Potter et autres Seigneur des anneaux, il prend sa place dans un genre à la mode, et
a séduit la jeune génération hier soir sans difficulté, ce qui était assez amusant!
Voici l'histoire: une princesse habite dans un château où les chevaux et les gens sont bleus. Sa mère
meurt, et fait promettre à son père de se remarier pour avoir un héritier mâle, à la condition que la
deuxième épouse soit plus belle que la première. Le roi bleu cherche, et ne trouve personne, sauf...
sa fille. Celle-ci est bien en peine quand son père lui fait part de l'intention de l'épouser, et va en parler
à sa marraine, qui est une fée. La marraine lui conseille de demander des présents impossibles à
confectionner, comme la robe de soleil que l'on voit dans l'extrait vidéo. Mais le père y parvient. Alors,
la fée conseille à sa filleule de demander la peau de l'âne de la Cour, et de disparaître couverte de
cette peau. La princesse s'exécute, et couverte de la peau de l'âne malodorante, va s'embaucher
comme souillon dans le royaume voisin, emportant une baguette magique qui lui permet un peu de
confort dans la cabane où elle vit. Un jour, un jeune prince rouge l'y voit dans sa robe se soleil et en
tombe amoureux. Rentré chez lui, il cesse de manger et déprime fort. Il exprime le souhait d'un
gâteau confectionné par Peau d'âne. Celle-ci y glisse une bague très fine. Le prince fait venir toutes
les dames du royaume pour essayer la bague, mais nulle n'a le doigt assez fin. Peau d'âne est la
dernière, la bague lui va. Elle rejette la dépouille de l'âne et apparait dans sa robe brillante. Les
noces réunissent toute la noblesse des deux royaumes, et le roi bleu arrive au chateau du roi rouge
accompagné de sa nouvelle épouse, qui n'est autre que la fée marraine de l'épousée.
Ci-dessus un cliché de la peau d'âne pris au vol pendant le film...qui s'est terminé un peu après 23h30.
Ce fut une belle projection de clôture, applaudie par les très nombreux spectateurs présents
sur la prairie. J'ai eu moins de chance que la veille, et ne suis arrivée en gare d'Arcueil qu'à 00h25***
Sylvie, blogmestre