Vous n'allez pas me croire... J'ai entendu hier soir pour la troisième fois depuis le début du mois d'avril
le 2è concerto pour piano de Brahms (Johannes liebe Ich sehr, aber drei mal sind genug!) Ce concerto me poursuit...
Il y avait hier soir, et il y aura ce soir, un concert de l'Orchestre de Paris dirigé par James Gaffigan.
Quand j'ai regardé le programme, j'ai vu d'abord le Lac des cygnes en version concert, puis une oeuvre
de Brahms sur laquelle je ne me suis pas attardée, du moment que c'était du Brahms, ça m'allait.
J'avais une place achetée d'occasion au 2è balcon, dernière rangée, place près de l'allée.
Voici la salle vue de ma place d'origine (j'ai bougé vers le centre de la rangée pour la deuxième partie).
La position haute du 2è balcon de la Phllharmonie conduit certains spectateurs à se pencher en avant, ce qui prive
les personnes qui sont derrière eux de vue sur la scène. C'était mon cas pendant le concerto, j'ai donc bougé
vers une place plus dégagée qui était restée libre pour la partie Tchaïkovski, qui s'annonçait spectaculaire.
Voici la disposition de l'orchestre de Paris pour le concerto de Brahms (la photo a été prise debout
dans l'allée avant l'entracte). Je compris, en entendant à nouveau le concerto dans la grande salle de la Philharmonie,
qu'il était nécessaire de frapper les touches du piano plus fort dans cette grande salle, ce qui faisait disparaître le
velouté de l'interprétation que j'avais admiré la veille à Saint-Louis des Invalides. Quoique... Je me souviens de
concerts à la Philharmonie dont le volume musical était plus faible et pour lesquels le public réduisait de lui-même
tout bruit parasite. Il doit y avoir aussi un choix d'interprétation. Le pianiste était Arcadi Volodos, qui après
le concerto, étant fortement applaudi et redemandé, nous joua un bis, et même un ter... Il annonça
le nom des pièces qu'il jouait, mais le parterre fut seul à l'entendre correctement, je pense.
Cette troisième écoute du 2è concerto pour piano fut aussi plaisante que les deux autres pour moi,
tant l'oreille se forme progressivement lors des écoutes répétées (et je suis formatée pour ces écoutes par
la longue pratique du chant choral !) Les points de repère devenaient différents, la luxuriance du quatrième
mouvement faisait place au violoncelle solo du troisième, tout en délicatesse poignante.
Voici ci-dessus Arcadi Volodos lors des rappels. Il y eut un entracte après le concerto, et le piano
fut enlevé de la scène. L'orchestre se redéploya, le voici ci-dessous prêt pour le Lac des cygnes.
Tout le monde connaît le Lac des cygnes de Piotr Ilitch Tchaïkovski : c'est l'une des oeuvres préférées
de musique classique, tous publics confondus. Habituellement, sauf si vous l'écoutez chez vous, le Lac
des cygnes, ce sont des danseuses et des danseurs, et les musiciens audibles mais invisibles,
enfermés qu'ils sont sous la scène, dans la fosse d'orchestre. Ici, c'était un concert sans danseurs.
Fini les serre-têtes à plumes du ballet classique! Le spectacle, c'était les musiciens jouant leur partie.
Ils étaient en formation nombreuse, plus nombreux que dans la fosse d'orchestre d'un ballet.
Une vraie formation de concert. Les extraits de l'oeuvre de Tchaïkovski avaient été choisis pour
permettre la mise en valeur des différents pupitres et de quelques solos (je pense au premier violon,
et au premier hautbois, très sollicité dans ce concert, c'est lui qui joue l'air du cygne blanc).
Ci-dessus, James Gaffigan félicite le premier hautbois à la fin du concert. Comme on peut le voir
sur la photo d'ensemble, il y avait beaucoup de percussions et de percussionistes: gong, cymbales,
timbales,triangle, castagnettes, métallophone. Ces percussions montèrent en puissance au cours
du concert pour culminer dans le bouquet final de la conclusion de l'oeuvre: la mort du cygne.
C'était un concert formidable, magnifiquement interprété, nous faisant redécouvrir une oeuvre très
connue, où le spectacle de la danse a généralement éclipsé celui de la virtuosité musicale, alors
que la partition mérite largement d'être aimée pour elle-même. Bravo et merci à James Gaffigan
(ci-dessous devant les violons) et à l'Orchestre de Paris d'avoir proposé cette redécouverte
de la musique dansante de Tchaïkovski, pour mélomanes.
Le concert se termina vers 23h15, sous les rappels. Je rappelle que le même concert est proposé
ce soir à la Philharmonie, et le recommande chaudement. J'arrivai chez moi un peu après minuit...
Sylvie, blogmestre