Il y avait hier soir à Notre-Dame de Paris un concert de musique espagnole, comportant
des oeuvres de Maurice Ohana, de Tomas Luis de Victoria, et de Cristobal de Morales.
Ce concert était interprété par la Maîtrise de la cathédrale, Choeurs d'enfants et d'adultes,
et Jeune Ensemble, accompagnée de musiciens du Conservatoire de Paris,
sous la direction de Henri Chalet, et d'Emilie Fleury.
La cathédrale était en disposition retournée vers le fond de la nef. La partie centrale à l'avant
était réservée, j'ai trouvé une place latérale dans les trois premières rangées, proche de la scène.
C'est le Choeur d'enfants qui commença le concert par quatre choeurs pour voix d'enfants,
de Maurice Ohana, sous la direction d'Emilie Fleury. Maurice Ohana (1913-1992), était un compositeur
français né au Maroc, d'une mère andalouse. Les Cantigas présentés au concert ont été écrits dans
les années1950, à partir de textes anciens, selon un mode néo-archaïque en hommage au XIIIè siècle.
L'Andalousie de Ohana est une Andalousie rêvée, idéale, mélange de cultures et d'influences.
Tomas Luis de Victoria était un prêtre, maître de chapelle, compositeur, qui vécut au XVIè siècle,
et fut le plus connu des polyphonistes de la Renaissance espagnole. Cristobal de Morales était
un soliste et compositeur espagnol de la Renaissance, contemporain de Victoria.
Le premier de ces choeurs fut chanté sur scène et les suivants dans la nef. Puis le Jeune Ensemble
et le Choeur d'adultes rejoignirent le choeur d'enfants pour les oeuvres de la Renaissance
de Victoria et Morales, Ave Maria, Regina caeli, Congratulamini mihi omnes, Ave Regina coelorum.
J'étais très bien placée puisque je voyais bien la scène et aussi les choeurs latéraux dans la nef (ci-dessus).
Les choeurs de la Renaissance étaient de difficulté croissante, écrits pour 4, 5, 6 puis 8 voix,
en double choeur, un choeur à chaque extrémité du milieu de la nef et le chef de choeur au centre.
J'ai été très impressionnée par l'excellence de l'exécution des choeurs doubles, l'ensemble
du concert étant impressionnant de qualité vocale. Il y eut ensuite des Cantigas de Ohana, par
les choristes adultes, avec des solistes, dont un très jeune que l'on voit ci-dessous avec son chef.
La fin des Cantigas (et du concert) fut interprétée par les seuls choristes adultes, avec
les musiciens. Ci-dessous une vidéo (je ne pêux dire de quel Cantiga il s'agit...)
Ce fut un très beau concert, avec un rapprochement intéressant entre l'Andalousie
du XVIè siècle de Victoria et Morales, et celle rêvée au XXè siècle, de Ohana.
Bravo à toutes et à tous!
Sylvie, blogmestre