La soirée d'hier, jeudi 27 octobre, commença par une conférence de notre camarade Jean M. dans
une brasserie du boulevard Saint-Germain, sur le mythe de la caverne et diverses considérations
philosophiques, à laquelle j'assistai pendant une trentaine de minutes, et partis avant l'arrivée des
alchimistes, à mon grand regret. Mais je devais gagner la Villette avant 20h, où le Zénith avait programmé,
en plusieurs concerts, le grand retour de Renaud. Ayant acquis récemment un pass Navigo, j'ai perdu
rapidement l'habitude de collecter des tickets, mais j'ai quand même la trace d'un passage par la Porte d'Orléans
à 18h20* et un autre par la Gare du Nord à 19h31**, où j'achetai deux bretzels pour la soirée.
J'avais craqué tardivement pour l'un de ces concerts, et acheté un billet d'occasion, car toutes les
places assises étaient déjà vendues. Ci-dessous, le billet, et son attestation d'achat.
Renaud, c'est une fréquentation de longue date (je parle de ses chansons). Quand j'étais brièvement prof
d'éducation artistique, en 4è et 3è de CAP, on m'avait recommandé de faire chanter mes élèves. "Qu'est-ce que vous
voulez chanter?" "Renaud, Madame!" J'avais précautionneusement choisi un titre inoffensif pour ne pas avoir les
parents d'élèves à gérer ensuite... Ce serait "Germaine", une java, ou un tango, c'était du pareil au même!
Laurence, Peggy, Aïcha, Sandra, Nicolas, j'ai bien pensé à vous pendant ce concert...
Voici le Zénith de ma place. Le concert de Renaud ne commença qu'à 20h30, j'aurais pu rester un peu plus
longtemps chez Platon... Le chanteur avait la voix particulièrement rauque au début, et, expérimentée
en la matière, je me dis que soit ça se dérouillerait en chantant, soit il finirait aphone.Ce fut la première
hypothèse, ouf! Ce fut le concert le plus participatif que j'ai vécu comme spectatrice!
Il y eut comme c'est l'usage un mélange de chansons plus ou moins anciennes et de nouveautés.
Je m'étais arrêtée à Manhattan-Kaboul, dont il nous a demandé de chanter la partie d'Axelle Red,
qui n'était pas au concert. On a bien assuré! C'était sympa et téméraire de sa part, parce qu'on n'arrête
plus une foule à qui on a permis de chanter... Les spectateurs adorent chanter! Les confrères de
Renaud avaient réglé le problème en nous mitraillant de décibels, mais pas lui. Il nous a laissé chanter
avec lui, et nous a remercié "pour les choeurs" avec beaucoup de courtoisie et de gentillesse.
Bravo, l'artiste! Côté anciennes chansons, il y eut donc Germaine, Laisse béton, Hexagone, Chanson
pour Pierrot, En cloque, La mère à Titi, Mistral gagnant, Morgane de toi, Dans mon HLM,
Dès que le vent soufflera, Manu, Miss Maggie, Morts les enfants... et de nouvelles que j'ai découvertes.
Ci-dessus un extrait de la chanson "Etudiant-poil aux dents" (un peu d'auto-dérision ne nuit pas!), c'est le
couplet sur les étudiants en architecture (le couplet sur les étudiants en droit étant particulièrement corsé,
je me serais encore fait des ennemis!) (et celui sur les étudiants en médecine, ouh là là!) Les jeunes étudiants
présents ne semblaient pas connaître cet opus, ça a du être une surprise... Ci-dessous un extrait vidéo "du" tube
le plus coté de tous les temps de Renaud, c'est, vous vous en doutez; "Mistral gagnant".
Je vous en mets un troisième ci-dessous pour la route, l'étage n°8 du HLM de Renaud. J'ai remarqué
et regretté l'absence de Gérard Lambert, le loubard teigneux qui réparait sa mobylette et éclatait la tête
du Petit Prince d'un coup de clé à molette, quand celui-ci voulait juste qu'on lui dessine un mouton...
Quand j'étais ado dans ma banlieue pleine de HLM et de mobylettes (qui poussent des cris la nuit),
mes copains disaient que Renaud "n'était pas un vrai loubard". C'est vrai, mais il a su capter quelque
chose. Et le faire durer. Il a traduit poétiquement, parfois avec dureté, un monde qui eut une existence
fugace, ce qu'ont duré les blousons noirs et les mobylettes, qui survivent aujourd'hui grâce à lui.
Merci Renaud!
Ci-dessus, Renaud et ses musiciens aux saluts.
Sylvie, blogmestre