Hier soir, je suis allée avec un peu d'appréhension au Théâtre des Champs Elysées pour un concert de
l'Orchestre de chambre de Paris. L'appréhension concernait les travaux nocturnes sur le RER B, pour lesquels on nous
avait distribué la semaine dernière des feuilles détaillées alarmistes. Mais tout se passa bien, mieux que d'habitude!
Etant, pour une foi,s en avance, je m'arrêtai dans l'avenue Montaigne devant le Plazza-Athénée (un lieu où je n'entrerai
probablement jamais...) dont les multiples stores rouges jouaient avec la lumière, et pris quelques photos. Puis je gagnai le
Théâtre, et présentai mon sac ouvert au contrôle. Les billets avaint changé de look, ma place était au 1er balcon.
La salle se remplit progressivement, et même après l'extinction des lumières sembla-t'il... les spectateurs avaient-ils
perdu le rythme, ou bien étaient-ils victimes d'une rénovation des transports en commun? Le premier balcon n'étant pas plein,
il nous fut proposé de nous déplacer vers les rangs inférieurs, d'où la vue est meilleure.
Le programme se composait d'une Sinfonietta de Benjamin Britten, des concerti pour piano 5 et 6
de Wolfgang Amadeus Mozart, et, après un entracte, de la Sérénade n°1 de Johannes Brahms.
La petite pièce de Britten qui ouvrait le concert durait 14 minutes, et était jouée par un effectif réduit,
une instrumentation à deux quintettes. Le livret parle de fraîcheur et de lyrisme, et évoque Poulenc.
Quoique j'aie déjà chanté Britten, c'est un auteur qui me déconcerte (ce qui n'est pas le cas de Poulenc), je ne peux
commenter,car mon commentaire ne reposerait sur aucun ressenti. Avec les deux concertos de Mozart, joués
dans l'ordre inverse, l'orchestre s'étoffa, cependant; les flûtes présentes pour Britten disparurent.
Ce sont des oeuvres de jeunesse de Mozart, qui avait 17 ans quand il les écrivit. Elles sont brillantes et
enjouées. La coordination entre Cédric Tiberghien, le jeune pianiste virtuose, et l'Orchestre, étaient parfaites.
Douglas Boyd, qui dirigeait le concert, l'emporta crescendo. Le public suivit, les applaudissements et les
bravos furent de plus en plus marqués. Longs rappels du pianiste, du chef et de l'orchestre avant l'entracte.
Cédric Tiberghien, rappelé plusieurs fois, nous joua un bis enlevé, de titre inconnu.
Après l'entracte, l'orchestre au grand complet se remit en place pour la seconde partie, la sérénade
de Brahms. Une sérénade est une oeuvre légère et nocturne (pensez à la Petite musique de nuit de Mozart),
souvent en l'honneur d'une personne. Mais Brahms, qui comme Malher fut confronté au monument classé
que formaient les 9 symphones de Beethoven, envisagea la sérénade comme une symphonie déguisée.
Nous entendrons une oeuvre complexe, riche de polyphonies entrecroisées, aux nombreux mouvements,
lyrique, dansante. Douglas Boyd se surpassa et l'Orchestre de Paris également, pour notre grand bonheur.
Douglas Boyd est à la tête de l'Orchestre de chambre de Paris depuis 2015. Une très belle rentrée que ce
concert, qui a beaucoup plu au public, dommage qu'il n'ait été plus nombreux, mais nous étions en semaine, et la salle
est grande (1900 places). Mon voisin de rangée était charmant, un professionnel de la musique, le Théâtre
des Champs Elysées est souvent un lieu de rencontre de professionnels de la musique, ai-je remarqué. Le concert
s'est terminé vers 22h20, et je suis rentrée chez moi en trois quarts d'heure, inespéré!
Sylvie, blogmestre