Il chantait déjà des textes plus explicites que les autres quand j'étais enfant... Il portait des lunettes noires
bordées de blanc et une coiffure peroxydée permanentée... Alors que nos autres chanteurs pop prenaient
gentiment de l'âge, il est parti aux Etats-Unis, nous adressant un message de regrets sous la forme
d'une chanson. Il est revenu en France pour un concert du 14 juillet, il y a 9 ans.
Il était à Paris Bercy en concert pour quatre soirs, dont hier 11 mai, et j'y étais.
Ladies & gentlemen, Michel Polnareff!
Contrairement à ce qui était écrit sur le billet, le concert commence à 21h. Ca laisse le temps
aux retardataires d'arriver... Le stade, qui compte plus de 20.000 places est plein.
Je suis dans les gradins, en hauteur, sur le côté droit. Un clone du chanteur s'est assis à proximité,
qui accepte que je prenne une photo de lui (ravi!) (il ne sait pas ce que je vais en faire...)
On a eu la courtoisie de transformer la fosse en parterre, où les auditeurs sont assis. Notre voisin
le clone polnarévien nous dit qu'il y avait une ambiance d'enfer ce week-end, que le spectacle est
magnifique, et que ce soir l'assistance est plus posée, ce qui se vérifiera. Lui est venu à chacun des
quatre concerts de sa star... Je remarque que les sièges ont été changé, les nouveaux sont plus confortables,
on a aussi entouré les classes 3 de parois vitrées (VIP?), je suis en classe 4, le nez au vent.
L'artiste entre en scène est démarre très fort tout de suite, avec une chanson de 1970 (ai-je lu),
qui s'appelle "Je suis un homme", et que j'ai découverte plus tardivement à cause de ses paroles, crues
pour l'époque. Et le voici qui nous demande de chanter. Je me distingue en étant la seule de mon entourage à
connaître paroles et musique de la-dite chanson, et j'y vais bravement "Je suis un homme, je suis un homme, quoi de
plus naturel en somme? Oh oui mon style correspond bien à mon état civil !" Personne ne me jette de projectiles, ouf!
Pas très convaincu par notre prestation notre chef d'un soir ne nous sollicitera plus que pour chanter
de petites choses, sauf à la fin. Il enchaîne avec "La poupée qui fait non", puis avec un
troisième tube à caractère sexuello-courtois explicite, "L'amour avec toi".
Quand j'étais adolescente, j'aimais beaucoup Polnareff, parce que c'est un musicien, parce qu'il a écrit de très belles chansons,
et aussi pour cette sincérité. En plus de sa voix de ténor qui grimpe haut, dont la clarté du timbre a été préservée .
Il y eut dans ce concert principalement des chansons anciennes, "Le bal des Laze", "Holidays",
"La mouche", "Qui a tué grand-maman?"...Voici "Ame câli-ine, cherche coeur libre tous les jours..."
Il y eut évidemment "Lettre à France", que la salle acclama plus que d'autres chansons plus anciennes,
ce qui me laissa penser qu'il y avait majoritairement des fans plus récents du chanteurs (c'est pour ça qu'ils ne
connaissaient pas "je suis un homme"!), et "Goodbye Marilou", cet hymne au minitel rose. A la fin de cette
chanson, tous agitèrent la main et la scène disparut dans le noir... Des spectateurs partirent...
mais la scène se ralluma et le programme reprit. La scénographie était raffinée, des goutelettes
tombaient, un arbre poussait, un écran hexagonal invisible au dessus du centre de la scène
permettait de projeter de très gros plans, le spectacle était visuellement très beau et très au point.
Le tube qui manquait arriva enfin, "On ira tous au paradis", karaoké, tout le monde!
Peut-être que si Michel avait essayé de nous faire chanter d'autres chasons avec le texte affiché, ça eut marché aussi, hmm?
Une très bonne soirée, qui a passé très vite.
Sylvie, blogmestre