Je suis allée hier soir, dans le cadre du Festival de Saint-Denis, écouter la 3è symphonie de
Gustav Mahler qui était donnée en concert dans la basilique, par l'orchestre philharmonique de
Radio France, avec le choeur et la Maîtrise de Radio France, sous la direction de Mikko Franck.
La basilique Saint-Denis, pour tout amateur d'Histoire, est un lieu à visiter, puisqu'elle abrite les tombeaux
des rois et reines de France. Cette particularité a d'ailleurs instillé un doute, pendant que j'étais dans les transports
en commun... ce concert avait-il bien lieu dans la basilique ? J'avais omis de vérifier... Heureusement pour moi, c'était bien là.
La basilique avait été nettoyée, on voyait la pierre bien claire, comme neuve. J'ai retiré ma place, puis suis entrée dans l'édifice.
Tiens, il me semblait qu'il y avait des gisants dans les allées latérales autrefois, ils étaient à présent regroupés à l'avant
de la basilique, le concert ayant lieu à l'arrière. La catégorie B de ma place me permettait de m'asseoir au centre en partie
arrière, ou sur les côtés où je voulais. L'histoire de la basilique est assez complexe, vous pouvez la trouver ici
Il faisait très froid dans le fond, j'ai choisi le côté droit, abrité et d'où l'on voyait mieux. Je voyais l'orchestre et le choeur,
coupés cette fois par deux piliers vénérables de huit siècles d'âge, mais c'était très satisfaisant. La chaîne de télévision Arte
a enregistré le concert, et nous étions dotés d'écrans de télévision, qui révélaient ce que les piliers masquaient.
L'enregistrement de la symphonie est visible sur le site de Radio France, ici
La 3è symphonie de Mahler, datant de 1896, est la deuxième plus longue symphonie classique écrite,
elle dure environ 1h40. Elle compte six mouvements, dont le premier est exceptionnellement long.
Le compositeur a voulu décrire dans sa symphonie la création du monde. Je me suis un peu perdue dans le
décompte des mouvements, le public applaudissait quand Mikko Franck faisait une pause, ce qui l'a peut-être conduit
à enchaîner certains. Cette symphonie, que je ne connaissais pas, m'a semblé flamboyante, il y avait des
embrasements de cuivres et de percussions, et je me suis surprise à penser que finalement c'était une bonne idée
que ce concert parmi les tombeaux royaux, une manière de révérence faite à leurs augustes propriétaires.
Et que cette musique percutante devait bien leur plaire, eux qui partaient guerroyer au son des tambours...
La fin de la symphonie était plus douce, il y eut un solo d'alto, chanté par Mihoko Fujimura, sur un texte
issu de « Ainsi parlait Zarathoustra » de Nietzsche. Puis il y eut le choeur des enfants et des femmes
(je n'avais pas remarqué qu'il n'y avait pas d'hommes, j'étais trop loin), chantant l'histoire de trois anges. Enfin le dernier
mouvement qui est un hymne à l'amour reprenait en citation une phrase musicale connue de Beethoven,
dans une tonalité altérée. Il y eut un très beau solo de trompette, pensais-je, avant de voir sur les images
télévisées qu'il s'agissait de cors et qu'ils étaient plusieurs, mais c'était imperceptible, et pianissimo.
La symphonie se termina dans un nouveau flamboiement. La public se montra très enthousiaste, beaucoup
de spectateurs se levèrent pour applaudir. L'interprétation était superbe, sous la direction d'une grande
sensibilité de Mikko Franck. Sofi Jeannin, chef des choeurs de Radio France, rejoignit sur scène
la soliste et le chef d'orchestre, devant l'orchestre.
Un superbe concert dans un cadre magnifique, et une très belle soirée. Le livret m'a un peu manqué...
Nous sommes ressortis de la basilique vers 22h20, non sans prendre des photos de l'édifice dont la
blancheur calcaire retrouvée, typique du bassin parisien, se détachait dans la nuit.
et repartis par le métro vers Paris à 22h31**
Sylvie, blogmestre