Hier soir, je suis partie de chez moi vers 19h15 pour me rendre à la Philharmonie où quelques places
pour le concert de 20h30 s'étaient libérées, j'avais eu la chance de pouvoir en réserver une.
J'ai perdu quelques minutes en route, et raté le RER pour Paris. A peine entrée dans la gare, une annonce semi-inaudible de la RATP fut diffusée. Puis l'annonce est revenue, audible et très étrange, il y avait « une voiture » sur la voie du RER à Gentilly, qui bloquait la circulation des trains... Gentilly est une gare presque souterraine à l'orée d'une portion de ligne aérienne, comment une voiture pouvait-elle pénétrer dans une gare ? En franchissant le grillage à grande vitesse, et en atterrissant sur la voie ferrée en contrebas. La voiture, dont les occupants s'étaient enfuis indemnes, avait ensuite été percutée et poussée par une rame de RER vide, heureusement pour les passagers... On nous a demandé de quitter la gare et d'aller prendre le bus, puis j'ai continué en métro. Toute ma sympathie au conducteur de la rame de RER pour cette mauvaise rencontre!
Je suis arrivée à 21h passées à la Philharmonie, et ai rejoint d'autres retardés de circonstance, nous
étions regroupés devant un écran qui diffusait en direct le concerto n°5 pour piano et orchestre de
Beethoven,filmé depuis le haut de la grande salle, dans ses dix dernières minutes. Aux applaudissements,
on nous mobilisa pour entrer rapidement dans la salle. Je gagnai le 2è balcon, au 6è étage, et m'assis
précipitamment à une place libre, car le pianiste, Nelson Freire, s'apprêtait à jouer un
morceau supplémentaire à la suite des rappels. A la qualité de ce bis, hélas,
je mesurai tout ce que j'avais manqué en ratant la première partie...
Ensuite, ce fut l'entracte. Je tentai de récupérer ma place, qui était occupée par une autre personne. Quand j'y parvins,
quelqu'un d'autre la revendiqua, une personne qui avait un malaise et ne parlait pas français, puis on revendiqua la place
provisoire que j'occupais, et je me retrouvai un rang plus bas, et fort heureusement le concert reprit, ce qui interrompit
la partie de chaises musicales... J'étais initialement placée au dernier rang du deuxième balcon de face, et
remarquai un aménagement sympathique : les fauteuils alternent avec les places pour fauteuils roulants,
qui gagnent le 6è étage sans difficulté grâce à un ascenseur spacieux. Bravo, la Philharmonie !
Je ne commenterai pas la première partie du concert, que je n'ai pas vue, hormis les dix dernières minutes
sur l'écran vidéo. La seconde partie du programme était une œuvre de Richard Strauss "Une vie de héros",
poème symphonique n°40, interprété par le Royal Concertgebouw Orchestra d'Amsterdam, sous la
direction de Semyon Bychkov. Voici des photos de Semyon Bychkov et du Royal Concertgebouw,
très nombreux, avec beaucoup de cuivres qui faisaient sonner magnifiquement la musique de Strauss.
Ce poème symphonique de Strauss a été créé en 1898, c'est le dernier poème symphonique du compositeur
avant qu'il aborde l'opéra. Il comprend six mouvements enchaînés: le héros, ses adversaires, sa compagne,
sa bataille, ses oeuvres de paix, son accomplissement... Les musicologues semblent penser que le héros est
Strauss lui-même, et qu'il s'agit d'une autobiographie musicale. J'ai aimé l'ampleur de l'oeuvre,la très belle partie de
violon solo jouée par Vesko Eschkenazy, premier violon, l'intervention des trois trompettes depuis les
coulisses, la puissance des cuivres, l'énergie du chef, la synergie des cordes, les quelques notes veloutées
des harpes, ici et là... La conclusion de l'oeuvre rappelait harmoniquement Also sprach Zarathoustra.
Au retour, le RER B ne dépassait pas Denfert en direction du sud (avait-il encore son encombrante voiture?), ce fut un retour
en métro et bus depuis le fond du 19è arrondissement... mais plus rapide qu'à l'aller, heureusement.