J'ai participé hier soir au Requiem de Mozart donné en l'église Saint-Sulpice par plusieurs centaines
de choristes et un orchestre plus modeste, mais qui a joué aussi fort qu'il pouvait. Le public était
extrêmement nombreux, c'était très impressionnant, je n'avais jamais vu Saint-Sulpice aussi remplie,
et de nouveaux auditeurs sont arrivés pendant toute la soirée ! Il y en avait dans la nef, dans les parties
latérales derrière le choeur, certains se sont même assis aux derniers rangs parmi les choristes, il y en
avait dans les chapelles latérales, et on voyait des personnes debout sur les côtés et au fond de l'église !
Le matin, sous une pluie battante, j'avais collé l'affiche récupérée à la répétition rue Cortambert
de mercredi soir 18 novembre, dans la rue d'Alésia, à un endroit passant.
Arrivée à Saint-Sulpice, surprise contrariante : je n'étais pas sur le listing. Il y avait bien une feuille
« Choeurs de Paris XIII » avec une bonne quinzaine de noms, plus deux ou trois autres rajoutés à la
main, mais pas le mien. Pourtant comme je l'ai écrit plus haut, j'étais présente à la répétition du mercredi 18
novembre pour le Requiem, quoique je n'aie pu émarger car les listes étaient absentes à mon arrivée un peu tardive,
la porte était même fermée, il a fallu téléphoner de l'extérieur pour qu'on m'ouvre. Ayant reçu tous les courriels relatifs
à ce concert, je pensais bien figurer nominativement sur les listes, j'ai omis de vérifier expressément, on n'est jamais
assez prudent ! J'ai donc rajouté mon nom à la main au bas de la liste des choristes des CP13.
Je pensais me remettre rapidement de ces contrariétés en retrouvant mes copines sopranes, mais elles semblaient avoir
à peu près déserté le concert... Nos alti étaient là mais beaucoup plus lointaines. Le raccord a commencé tard,
vers 19h30. Nous avons chanté le Requiem, l'Ave Verum, et avons bouclé le raccord
sur la Marseillaise, à 20h25. L'église était déjà très pleine, et les spectateurs
qui s'installaient chantaient déjà un peu avec nous.
La soirée commença vers 20h45, par une intervention assez longue de M. le curé de Saint-Sulpice,
à propos des attentats. Elle fut suivie par l'intervention d'un monsieur qui ne se présenta pas d'emblée,
mais dont nous avons compris qu'il était le fils du recteur de la grande mosquée de Paris, puis par
l'intervention de Danièle Simonnet, conseillère de Paris et du 20è arrondissement, qui m'a parue trop
politisée en ces temps où la cohésion nationale s'impose, et où le public était là pour entendre de la musique.
Heureusement, il y eut aussi Guillaume, des Choeurs Résilience, qui nous fit un petit discours
bien à lui, dont la fraîcheur juvénile était réconfortante. Merci à toi Guillaume !
Le concert commença vers 21 h 20, c'est-à-dire à l'heure des premiers attentats, une semaine
auparavant. Nous entonnâmes la Marseillaise, le public se leva et chanta avec nous. Pour le Requiem
de Mozart, comme je ne voyais pas le chef de mon cinquième ou sixième rang de sopranes, je suis
montée avec une poignée d'autres choristes sopranes qui étaient au fond du pupitre et avaient le
même problème, sur une chaise (ce qui explique les photos en plongée de cet article), j'en demande pardon
à M. le curé, mais cela s'avéra très utile pour bien voir le chef et éviter les décalages. En face de moi
dans la chaire latérale, il y avait trois petites lumières rouges de caméras qui filmaient, c'était un peu intimidant !
C'est très difficile, finalement, de chanter avec un pupitre d'une centaine de choristes venus de tous
les horizons... Heureusement, dans les circonstances exceptionnelles, le public a de la bienveillance
pour les erreurs inévitables ! C'était un concert généreux, nous nous sommes donnés à fond.
Le Requiem, durant lequel Hugues Reiner a fait une minute de silence après le « dona eis requiem »
du Lacrymosa, fut suivi de l'Ave Verum de Mozart. Le public un peu interdit ne savait quand applaudir...
mais finalement les applaudissements éclatèrent, et les remerciements suivirent, que j'ai filmés.
Toutes les chorales n'ont pas été citées, mais il y en avait beaucoup ! Nous vîmes de loin des dames
coiffées d'un foulard donner des roses au chef de choeur, qui les lança aux choristes qui étaient
devant. Ce fut une expérience émouvante à laquelle je suis heureuse d'avoir participé.
Merci à Hugues, aux autres choristes, aux musiciens, aux solistes, au public!
VIDEO
Habituellement, je vais boire un verre avec d'autres choristes à la sortie des concerts à Saint-Sulpice, mais je ne les ai
pas retrouvées à la sortie, ni au café où nous allons d'habitude. Ma sœur devait être à Paris ce week-end, je comptais
l'emmener à ce concert, mais elle ne répondait plus à mes sms ces derniers jours. C'est fou le nombre de téléphones
qui se détraquent... J'ai donc repris le métro à Saint-Sulpice, vers 22h50, comme l'indique mon ticket
de retour (y a-t'il un contrôleur RATP parmi les lecteurs?) poinçonné entre 10h et 11h (11) post-meridiem (2)
le vendredi (V) de la 47è semaine (47), à la station 212, qui doit être Saint-Sulpice, sur la ligne 4,
où j'ai acheté un carnet de tickets t+ dont celui-ci faisait partie.
Sylvie, blogmestre