24 octobre 2015 6 24 /10 /octobre /2015 10:24

Hier soir, j'ai entendu un concert russe sous la baguette d'un jeune chef polonais étonnant,

au grand auditorium de la Maison de la Radio. Tchaïkovski, Prokoviev, et Stravinsky, dirigés d'une main

ferme, mais avec des doigts de velours, par le très jeune Krzysztof Urbanski.

Changement de perspective

Changement de perspective

Comme on le voit sur le billet, j'avais changé de localisation, étant habituellement plutôt au second balcon, et

moins à l'arrière de l'orchestre. Ce qui me permit de voir le xylophone que d'habitude je devine seulement!

Vue plongeante sur le xylophone

Vue plongeante sur le xylophone

Le programme, en détail, comportait l'ouverture de Roméo et Juliette, de Piotr Ilitch Tchaïkovski,

le concerto pour piano et orchestre n°5 de Serge Prokoviev, et l'Oiseau de feu d'Igor Stravinsky.

Le concerto pour piano, interprété par Nicholas Angelich, m'était inconnu, et quoique son exécution

fut intéressante, et le pianiste certainement excellent, le caractère plutôt a-mélodique de l'oeuvre était

un peu déroutant. Je me suis concentrée sur l'ouverture de Roméo et Juliette, et sur le splendide

Oiseau de feu. A propos de Stravinski, je ne résiste pas au plaisir de citer Debussy, extrait du livret de la soirée: "c'est un

jeune sauvage,qui porte des cravates tumultueuses, baise la main des femmes en leur marchant sur les pieds. Vieux, il

sera insupportable,c'est-à-dire qu'il ne supportera aucune musique, mais pour l'instant il est inouï." Les cravates

du compositeur sont assorties à l'Oiseau de feu! Dans le tumulte des cuivres qui par passages marque ces

deux oeuvres, notre jeune chef polonais montre une remarquable économie de mouvements.

D'autres s'agiteraient, feraient de grands moulinets de bras. Lui pas du tout, il fait des mouvements de doigts

de la main gauche, une battue de faible amplitude de la main droite, se balance doucement, mais

tient parfaitement tout l'orchestre, par le regard, et avec le sourire. Une caractéristique impressionnante:

il a dirigé tout le concert sans partitions. L'orchestre philharmonique de Radio France est remarquable,

c'est un véritable bonheur de l'entendre jouer. Dans le livret, il est précisé que la version de l'Oiseau

de feu jouée est la suite orchestrale de 1945, destinée à un orchestre réduit. Le final est néanmoins

furieusement rimsky-korsakovien, si je puis me permettre... J'ai une pensée pour mon père, mélomane averti, à qui

je dois la connaissance de toutes ces belles oeuvres, et ma sensibilité à la musique classique.

L'orchestre philharmonique de Radio France et Krzysztof Urbanski.

L'orchestre philharmonique de Radio France et Krzysztof Urbanski.

Krzysztof Urbanski est abondamment applaudi et rappelé à la fin du concert, il revient avec sa grâce

naturelle, et fait lever les musiciens par groupes intrumentistes, puis tous ensemble. Voici un grand chef

d'orchestre en devenir, si jeune et si talentueux, ce sera l'un des grands noms du futur, j'en prends volontiers le pari.

A notre sortie la Tour Eiffel scintille dans la nuit. Je passe sur le trottoir qui borde les quais, au-dessus de la voie sur

berges, et hume l'odeur du fleuve, dont les flots noirs palpitent sous la rive.

Sylvie, blogmestre

Soirée slave en bords de Seine
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