Après beaucoup d'hésitations, liées à la météo, je me suis inscrite dans un groupe qui allait à la
Fête de l'Humanité aujourd'hui dimanche 13 septembre. J'ai passé mon adolescence dans une cité
de ce qui était, à l'époque, la « banlieue rouge » de Paris, avec beaucoup de bonheur. La médiathèque avait tout
Jean Ferrat, et je m'étais entichée de Bertholt Brecht, c'était nouveau et très excitant ! Le premier mai je vendais
du muguet pour la Croix-Rouge, en face du stand de fleurs du parti communiste local, nous partagions en bonne
entente le rond-point Youri Gagarine. Mais je n'avais pas le droit d'aller avec mes copains à la Fête de l'Huma,
où j'aurais pu être « endoctrinée », selon mes parents...Il était temps de réparer cette lacune.
J'ai donc acheté une entrée à la Fête en ligne, en pensant que pour une fête populaire, c'était
quand même plus onéreux qu'à l'époque où l'on y allait en mobylette sans moi.
La station de RER indiquée par la RATP comme étant la plus proche était totalement dépourvue
de signalisation de l'événement, et des voisins du lieu bien intentionnés m'ont même fourvoyée un peu.
Finalement bien orientée, à la descente du bus, une pluie drue s'est abattue sur la Courneuve, je suis
arrivée trempée et en retard au rendez-vous, et n'ai jamais trouvé les personnes du groupe dont je
faisais partie. Refusant de céder à la grognonnerie devant cette situation désagréable et
imprévue, puisque j'étais là, même seule, autant musarder un peu !
J'ai commencé par m'imprégner de l'ambiance, l'allée Karl Marx, l'allée Che Gevara, et bien d'autres
(mais pas les mêmes que dans mon adolescence, remaniement idéologique!), les stands du secours
populaire, des cellules locales, les vendeurs de brochettes et de bière. Tout cela était très bon enfant.
La Fête de l'Huma, et ses brochettes fumantes
Il y avait même l'orchestre national de France sur la grande scène, devant ce qui avait été une pelouse
verdoyante, que la pluie avait transformée en marécage glaiseux, glissant et collant. Les auditeurs
contournaient prudemment les ornières les plus dangereuses, ou restaient à distance et écoutaient de loin.
Après un peu d'écoute musicale, je me suis promenée dans les allées, et ai rapporté beaucoup
d'images, deux bretzels, achetés à un boulanger Poulaillon de la vallée de Thann, dans le Haut-Rhin,
à qui j'ai exprimé mon plaisir de voir des Alsaciens, ai promis de repasser pour un kugelhopf avant de repartir
et n'ai jamais retrouvé le stand... Ai vu des bribes de débats politiques ici et là, et me suis demandé
quelle était la tendance politique des personnes qui étaient venues à la Fête, je parierais pour
un éventail plus ouvert qu'on le penserait. Des gens qui venaient passer à la Courneuve
un bon moment de détente collective, même si la couleur politique affichée n'était pas la leur.
Socialement, c'est plutôt réconfortant!
Sylvie, blogmestre