23 septembre 2015 3 23 /09 /septembre /2015 23:43

Je suis allée ce soir voir Don Giovanni (de Mozart!) à l'Opéra Bastille. Un gros trou dans mon budget, puisque,

n'étant pas habituée à me ruer sur les places de 7è catégorie dès leur disponibilité, d'où l'on voit remarquablement

bien le pourtour de la scène en plongée, comme me l'avait conseillé une ex-choriste CP13, j'ai dû me contenter d'une

place de 4è catégorie au premier balcon (je me suis souvenue du vertige au 2è balcon dans la même salle,

et j'ai soigneusement évité le-dit balcon). Je n'ai pas perdu au change, bien au contraire!

Billet d'opéra de 4è catégorie, premier balcon

Billet d'opéra de 4è catégorie, premier balcon

C'est un de ces jours mi-figue mi-raisin où le ciel menace continuellement de nous tomber sur la tête.

J'ai retrouvé une paire d'escarpins très classe pour aller à l'opéra, mais s'il pleut des trombes en route...

mieux vaut y aller en baskets et se changer au dernier moment. Ah, Paris ! Où est l'époque où nous allions

à l'opéra en jupe longue et bibi à voilette ? Et puis 19h30, qu'est-ce que c'est que cet horaire ?

Puis je me souviens que l'opéra dure plus de trois heures et comprends l'horaire précoce pour une soirée. Je déchausse

mes baskets pour enfiler les escarpins aussi dicrètement que possible et laisse sac à dos et blouson au

vestiaire, qui se voit confier en même temps... une paire de trottinettes d'adultes, et moult autres sacs à dos.

Le jeune homme qui reçoit tous ces trésors à garder, en tenue de soirée, est d'un sérieux imperturbable.

Munie d'une eau minérale, je trouve ma place au premier balcon, septième rang. Devant nous, il y a

plusieurs rangs vides, finalement, je gagnerai quatre rangs après la sonnerie.

L'opéra Bastille vu du premier balcon

L'opéra Bastille vu du premier balcon

L'opéra en lui-même est en costumes de ville contemporains. Quand je vois le nombre de chanteurs en baskets

qu'il recèle, je ris intérieurement, quoique je sois satisfaite d'avoir mis mes escarpins. Le décor est à la fois banal

et remarquable. Banal parce que c'est un décor que nous connaissons tous, dans une tour, un de

ces paliers à tout-faire avec portes d'ascenseurs, équipé de quelques chaises et tables, d'un

réfrigérateur dans un coin, et de baies vitrées donnant sur d'autres tours, aux fenêtres allumées.

Remarquable parce qu'il abuse la vision, et reprend la forme ronde de l'opéra Bastille au point que

l'on se demande si l'on n'en voit pas l'arrière qui arriverait jusqu'à la scène... Ce n'est que dans le dernier

tableau que l'on voit qu'il s'agit bien d'un décor. Certains accessoires contemporains sont utilisés comme

éléments comiques, comme l'inévitable ascenseur qui se referme avant que vous soyez monté

dedans, ou le téléphone mobile sur lequel Leporello tient la comptabilité des

conquêtes féminines de Don Giovanni...

 

Je trouve que la mise en scène contemporaine va bien à cet opéra. C'est la deuxième que je vois, et

j'avais déjà beaucoup aimé la première. L'adaptation contemporaine ajoute du vivant à une oeuvre qui

est très longue, et dont le thème est de toutes les époques. Elle permet aussi de mieux distinguer les caractères, 

 en utilisant des codes vestimentaires que nous connaissons mieux et que nous identifions rapidement. Dans le

 Don Giovanni de Joseph Losey (opéra filmé) par exemple, on se perd dans les personnages, qui sont tous en perruques

poudrées, et dans des costumes qui ne nous sont pas assez familiers pour que nous distinguions clairement

qui est qui, ou fait quoi. Ici, Donna Anna est en tailleur-escarpins, Donna Elvira en jupe-escarpins, Don Giovanni

en costume, Leporello aussi, Zelina et Massetto appartiennent à une équipe de techniciens de surface, dont ils portent

l'uniforme. Tout cela est excellent pour la compréhension de l'intrigue, ce sont des codes que nous comprenons

immédiatement. L'italien originel est sur-titré en anglais et en français, au-dessus de la scène.

 

Le public se prend au jeu du spectacle de plus en plus. A l'entr'acte, je regrette la coupure, j'étais bien

entrée dans l'intrigue. Dans la deuxième partie, je guette l'apparition de la statue du Commandeur...

un peu décevante, car la voix de l'artiste est étouffée par le dispositif choisi et ne fait pas peur du tout!

Disons que c'est une "voix de la conscience", plutôt qu'une voix tonitruante. L'opéra se termine à 23h15, très applaudi

avec de nombreux rappels. Les trois heures et demie de spectacle ont passé sans s'en rendre compte!

On nous a demandé de ne pas filmer ni photographier, mais au moment des rappels tout le monde immortalise les acteurs.

Je l'ai donc fait aussi, encore en plan large, en coupant le décor pour laisser la surprise à ceux qui iront le voir.

Les rappels de Don Giovanni, 23 septembre 2015, Opéra Bastille

Les rappels de Don Giovanni, 23 septembre 2015, Opéra Bastille

Une excellente soirée, il y a d'autres représentations, si votre budget vous le permet

et que vous aimez l'opéra, précipitez-vous à la Bastille!

 

Sylvie, blogmestre

Don Giovanni
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commentaires

M
Je vais aller voir La Bayadère prochainement. Et j'irais aussi en talons et jupe, digne de l’Opéra!
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B
C'est bien! :-) Il faut garder un peu de panache à l'opéra...

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