Hier soir, il y avait en la cathédrale Notre-Dame de Paris un concert de musique médiévale dédié
à Marie, mère de Jésus de Nazareth, introduisant la fête catholique de l'Assomption, le 15 août.
Ce concert, interprété par l'ensemble vocal de Notre-Dame de Paris, était composé de chants
grégoriens et de musique médiévale dont une partie était d'origine locale, nous a-t'on dit.
J'aime beaucoup les cathédrales, qui ont été bâties sur des lieux d'activité magnétique tellurique intense.
On dit qu'elles sont bénéfiques et élèvent la conscience. Je perçois leur puissance et les considère comme
des amies bienveillantes, surtout celles de Paris et de Strasbourg, que je connais mieux. Un prêtre strasbourgeois
m'avait dit que lorsqu'on a besoin de réfléchir, il faut aller s'asseoir dans une cathédrale... Je vais toujours saluer
"mes amies les cathédrales" lorsque je passe dans leur quartier. Mais s'il est aisé d'entrer dans Notre-Dame
de Strasbourg, il est plus difficile d'entrer dans Notre-Dame de Paris, et je renonce souvent devant la longueur
des files d'attente, me contentant d'un salut extérieur. Ma joie d'une entrée facile hier soir s'explique!
L'ensemble vocal de Notre-Dame de Paris est composé de huit solistes, sous la direction
de Sylvain Dieudonné, qui chante également. Le concert débute par un conduit à deux voix.
Dans la nef, un silence religieux accueille la musique modale, tellement évocatrice de temps anciens.
Il me plait de penser que mon amie la cathédrale retrouve ses jeunes années dans les motets et antiennes,
que l'on y chantait lorsqu'on la bâtissait. Meme les enfants se sont tus. Un bébé rompant le recueillement
est prestement emporté à l'extérieur par sa mère. Tous les auditeurs sont sous le charme de ces sonorités
venues du fond des temps, et des voix qui les font vivre. Les motets à deux voix
alternent avec les antiennes, psaumes, hymnes. Les solistes chantent en duo tour à tour. Ils ont tous
une particularité vocale qui est mise en valeur dans les pièces qu'ils interprètent.
Quelles voix splendides, bravo messieurs! Est-ce la majesté de la cathédrale, dont la galerie
s'est nimbée d'une lueur bleue, ou la magie de la musique ancienne?... Aucun applaudissement
incongru ne vient troubler le cours du concert. Les solistes prennent le ton à partir de clochettes
qui sonnent à des hauteurs différentes. Les auditeurs sont suspendus à la grâce des voix.
Après une heure qui passe trop vite, l'ensemble vocal nous salue et le public ose enfin applaudir.
Nous ressortons sous une pluie drue, curieusement inaudible de l'intérieur de la cathédrale.
Le sol du parvis est luisant, et les auditeurs s'éparpillent rapidement. Qu'importe, la beauté
de la musique ancienne écoutée est un soleil intérieur qui se joue de l'averse!
Sylvie, blogmestre
PS: le concert "Assumptio" est à nouveau programmé le 15 septembre
en la cathédrale Notre-Dame de Paris